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  NOS  5 SEMAINES AUSTRALIENNES

1- Traversée Vanuatu- Thursday
2- 6 jours à Thursday
3- Taversée  Thursday-Darwin
4- 3 semaines à Darwin

1-  Les innombrables grains nocturnes et leurs surventes avec la houle du grand sud et ses vagues dues au vent irrégulier, ont rendu cette 1ère partie de traversée pénible jour et nuit. Cette 1ère partie qui se termine au détroit de Torrès est aussi la dernière du Pacifique qui aura commencé à Panama. Il faut bien réaliser l, immensité de cet océan que nous centrons nous européens, sur Tahiti et ses îles. 

     Mais c'était sans compter avec Neptune qui nous réservait un bond petit coup de vent. Venu de derrière l'horizon, très vite le vent a dépassé 30 noeuds puis 40. La mer est rapidement grosse et la houle de générer quelques vagues monstrueuses. L'une d'elles est montée à bord et jusque dans le carré, inondant une fois de plus les coffres d'outils sous les planchers ! . Obligés ensuite de tenir la porte fermée, la moiteur étouffante nous oppresse nous faisant trouver les jours et les nuits interminables.


Et complication supplémentaire, nous allons trop vite ! Plus de 6 nds avec un petit tiers de génois et un long cordage traîné pour nous ralentir ( principe de l'ancre flottante). Il nous fallait absolument aborder le passage délicat de jour et faire de jour aussi la plus grande partie à l'intérieur de la grande barrière australienne.
        En effet, grâce à des renseignements amis, Jean-claude et Jean-marie du bateau SDF ont décidé de ne pas suivre la route passant au nord dans le détroit de Torrès avec les nombreux cargos mais, rentrant dans la grande barrière à Raine-passage, d'en suivre une autre, zigzagante certes à travers les récifs non balisés, mais à l'abri, jusqu'à Thursday Island, île d'entrée en Australie et située contre le cap York.

 


        C'est à la levée du jour, le 19 juin après 13 jours et 13 nuits de mer que nous mouillons notre ancre entre les îles Horn et Thursday.


         J'appréhendais les formalités de la quarantaine australienne à la réputation redoutable. Elles se sont finalement bien passées. Oui, on nous a pris nos réserves de frais, nos épices, ils ont tout regardé dans les coffres,  le frigo, le moteur, mais, prévenus, nous n'avions plus beaucoup de denrées impropres à l'importation ! Fraîchement caréné, le bateau les a satisfaits et ayant réglé nos 160$ australiens nous avons eu nos tampons !!!

2- Thursday ne peut être qu'une escale technique, il n'y a rien à voir, une météo pluvieuse, brumeuse, venteuse......et des crocodiles interdisant toute baignade. Rien qui donne envie de s'éterniser. Six jours nous ont suffit. Nous avons prévu d'arriver à Darwin le 1er juillet. Nous avons juste le temps de faire les miles qui nous restent à faire pour y arriver.

3- 740 miles, ce n'est pas la " mer à boire " lorsque 6 jours avant on en a fait 1525 ! . Et pourtant, une fois de plus ce fut dur. D'abord il faut savoir que c'est la mer qui décide ici aussi de l'heure du départ : 6m de marnage, des hauts-fonds dangereux entre Horn et Thursday et des courants aléatoires en force et en direction pouvant même atteindre 7 noeuds ! .En quittant ce passage " délicat " à l'étale de marée basse, on limite au maximum les possibilités de  faire marche arrière entre les bouées et même peut-être sur le trajet de la navette ! .Compte tenu de ces données, nous avons " décidé "de lever l'ancre à 15heures le dimanche 24 juin.


Première journée et première nuit entière sans histoire. Mais la danse a commencé le mardi dans la nuit : le vent monte, la mer enfle et blanchit ( la lune éclaire comme en plein jour !) Nous limitons nos quarts à 1H chacun. C'est alors que SDF notre bateau ami pour ces trajets-ci met à la cape et arrive quand même à avancer à 3 noeuds et dans la bonne direction ! . 35 noeuds et plus dans les surventes ;  au lever du jour plusieurs très grosses vagues nous coiffent et rentrent par la porte et le capot.fermés et les aérateurs ! J'ai beaucoup de mal à nous nourrir. Notre pilote de secours, sur la barre franche, nous conduit sans faiblir ; pourvu qu'il tienne jusqu'au bout ! (le pilote principal est en panne depuis les Banks)  Pour le soulager, Jean-claude lui adjoint le moteur à 1000tours de temps en temps. Pas de pêche possible non plus ; et de plus " une grosse bête " a dévoré notre bas de ligne le 1er jour. C'est le régime conserves le jour et caramels la nuit !
         A partir du cap Don , celui où l'on tourne à gauche pour entrer et traverser le golfe Van Diemen avant Darwin 140miles plus loin, l'espoir renaît avec la perspective de son mouillage. Pourtant nous n'en n'avons pas fini avec les angoisses : dans ce golfe aussi il peut y avoir 7 noeuds de courant contraire, et en plus il quasi-impossible de maîtriser l'heure à laquelle les hostilités vont commencer. Dans notre cas nous avons bénéficié d'une bonne 1ère partie de traversée du golfe avec 1 à 4,5 noeuds de courant pousseur !!! Ensuite, 4H d'attente, de sur- place, malgré le moteur à 1500 tours. Il fait nuit, nous prenons café sur café, il ne faut pas dormir, il faut surveiller dehors, la carte sur l'ordi,  le régime du moteur. Nous sommes dans d'énormes remous, mais nous ne reculons pas.
        

 

 

 Enfin vers 9H le loch et le GPS annoncent les mêmes chiffres et à 14H notre ancre est dans le fond de Fanny-Bay  face à Darwin et dans 5m d'eau. La tension a été telle que nous n'avons même pas sommeil ! les nerfs tiennent encore ! 740milesen 143H à 5,1miles de moyenne. Je n'ose penser aux coffres à éponger, aux outils à rincer et à graisser à nouveau !!!!!!!

 

 

 

 

4- DARWIN (1er/21 juillet)  
     L'eau de mer anormalement à l'intérieur de CERS n'est plus qu'un mauvais souvenir, tout à presque retrouvé une apparence normale. C'est alors qu'il faut sérieusement se mettre au travail, chercher à terre dans une ville inconnue ou personne ne " cause " comme nous de quoi remettre en état notre CERS pour continuer notre route.
   Aller à terre en annexe et arriver sur la plage qui est ici à 20 bonnes minutes de hors bord, d'une mer souvent très clapoteuse, ça nous en avons un peu l'habitude. Mais à Darwin la plage est immense sa pente très faible et le marnage important. D'ou les transports d'annexe à bras ferme trop pénibles pour ne pas dire fastidieux si très vite on ne calcule pas d'aller à terre de part et d'autre des heures de marées haute ou basse. L'astuce étant de " beacher " là où sera la mer lors du retour sur nos voiliers.


  Autre surprise pour nous la température des nuits, depuis Thursday nous dormons tous les capots et la porte fermes !
  J'imagine l'incrédulité, compréhensible, de ceux qui dénombreront une seule vraie journée de promenade. Les travaux de maintenance en sont la cause bien sûr et une nouvelle fois. Pour ne pas risquer de nous tromper, nous avons choisi une excursion d'une journée avec les gorges de Katherine pour but.

 

Situées à 310 KM de Darwin nous pensions que le trajet seul constituerait l'intéressante découverte d'une petite partie du territoire du Nord. Ce fût le cas. De 7h du matin à 20h30 nous avons roulé, observé, engrangé. Une grande sècheresse et la chaleur du soleil (même en hiver) génère le long de la route de très nombreux petits départs de feux, noircissant jusqu'à une hauteur de 2m les milliers d'eucalyptus que nous traversons. Sous les eucalyptus et dans cet univers hostile, d'adorables petits palmiers ultra résistants. Eux aussi sont noircis mais vivants.

 

 Plusieurs arrêts modulent nos heures inactives de bus : un cimetière militaire et une auberge (style saloon) près d'Adélaïde river ; les vestiges d'une mine d'or à ciel ouvert à Pine Creek, et enfin c'est Katerine town que nous traversons seulement pou arriver aux gorges. Là nous embarquons sur une vaste barge plate en alu et y déjeunons en remontant la rivière. Très vite les berges de sable et végétation laissent la place à de vertigineuses falaises jusqu'à un large éboulis infranchissable. Il faut le contourner à pieds notre guide nous conduit alors à un autre bief navigable. Notre chemin est de ciment et les points de vues sur les rochers  superbes en tons ocre de sable et de roches, la rivière se frayant difficilement un passage. Ce sont encore de magnifiques escarpements que nous admirons sans retenue jusqu'à un petit crocodile se chauffant au soleil de midi. Le retour est nettement moins impressionnant, les perspectives et l'ensoleillement ont changé. C'est à nouveau le bus avec un nouvel arrêt. Cette fois nous devrions nous extasier sur une petite cascade et son plan d'eau.. fraîche !

 


 Seulement, il fallait bien " tuer " une heure pour être sur la route à celle du dîner et s'arrêter ainsi à l'auberge d'Adélaïde ! qui propose un repas reconstituant aux voyageurs affamés. Il fait déjà nuit et malgré l'heure propice aux déplacements des kangourous nous n'aurons vu de l'espèce que quelques wallabies mortellement touchés et un seul sautillant au lever du jour. Nous aurons aussi croisé ou doublé de nombreux trains routiers à trois remorques et un tracteur imposant et rutilant de chrome.


 Et... L'avant veille du départ, après une subite visite à l'office du tourisme et munis des renseignements donnés par un charmant ivoirien, nous prenons un bus pour " crocodylus park. l'arrêt n'est pas devant l'entrée, il faut marcher, marcher, nous nous trompons. Enfin à 16H45 nous sommes devant la caisse ; impossible nous dit-on nous fermons dans 15 minutes. La chef que nous apitoyons: "nous quittons Darwin demain sans avoir vu un crocodile vivant"... nous " donne " 10 minutes pour eux et pour eux seuls!!!


  Nous avions oublié l'appareil photo, nous en achetons un jetable, et Jean-claude tire 17 portraits de ces énormes  sauriens endormis car ils hivernent et de la nurserie aux vieux à la retraite, tous dorment. Mais nous les aurons vus de près et sans débourser les 25$ par personne.


 Nous avons aimé l'Australie, du moins pour ce que nous en avons vu. C'est le pays des extrêmes et des superlatifs. Plus grande île du monde, ou plus petit continent, c'est selon. C'est aussi le continent le plus plat ( 210m d'altitude moyenne) ; il est ultra sec, a peu de fleuve et ils sont courts, il possède une flore riche et une faune unique trouvant son origine dans son isolement gé
ologique et géographique. Ses climats vont de la sécheresse et la chaleur de ses déserts au centre au diverses zones climatiques de ces côtes : tropicales au Nord et Nord-Est, océaniques au sud est méditerranéen au sud- Ouest. La côte  Nord -est est en plus bordée par la plus grande barrière corallienne. Sa culture elle-même est contrastée, de celle des aborigènes à celle des immigrants de tous pays bâtisseurs du monde australien actuel.


  C'est le 21 juillet que nous quittons ce pays passionnant et à peine entrevu pour d'autres horizons et d'autres peuples. Nous quittons Darwin au sein d'un groupe de 107 bateaux constituants le rallye Sail Indonésie 2007



 

Australie
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