Phuket et la Thaïlande (Siam)

                                              Phuket, c’est certain, à sa place dans le peloton de tête des phantasmes que nourrissent les touristes occidentaux en mal d’exotisme. Depuis les ravages du tsunami en décembre 2004 les rêveurs de plages de sable blanc bordées de cocotiers, et ceux de femmes poupées dévouées à leur bien être, ont malgré tout la tristesse au cœur. Le très haut, ou le grand maître de la nature, en aurait-il assez de dispenser ses bienfaits sans compter ? Peut-être, mais l’occident a largement payé pour réparer rapidement les dégâts matériels de la vague monstrueuse.

                                              Nous venons de passer un mois dans cette « île de rêve », un mois dans une marina encore en expansion et toujours pleine. Elle est tranquille et animée par tous les navigateurs, de passage ou implantés. Nous avons loué une voiture pour tout voir, tout ressentir, tout contempler ou déplorer. Nous avons voulu réduire l’éloignement réel d’avec la capitale et les centres d’activités.

Les centres d’activités…. parlons en de ces plages de la côte Ouest. Elles sont belles, le sable est blanc, la mer de ce côté de l’île paraît moins chargée ; ce qui a été endommagé en décembre 2004 a été restauré à l’identique ne laissant aucune trace, visible au premier regard.

MAIS….l'exploitation du tourisme de masse est poussé à l’extrême limite du supportable. La musique, assourdissante, est américano occidentale ; chaque M2 de sable est occupé par du mobilier balnéaire aux couleurs fluo ; les scooters des mers, bien alignés, augurent des décibels qu’ils émettront dès la clé de contact tournée. La « viande » humaine, allant du blanc au rouge est partout, nonchalante, indécente, est avide de consommations exotiques.

 Bref, ajoutons la circulation sur la route des plages, elle longe successivement les beaux rivages d’un côté, les restaurants et échoppes souvenirs de l’autre, là, on a conscience d’être dans le Sud-Est asiatique par la nature de ce qui est proposé, bon goût exclu.

Vous   aurez compris que nous sommes passés très vite.

Nous étions à la recherche du vrai, de l’authentique témoignage de la vie dans cette partie du monde si éloignée de notre europe. Nous l’avons trouvé dans la partie ancienne de la capitale, le long de la route Nord- Sud, et lors d’une incursion d’une journée sur le continent, où nous avons trouvé la vie vraie : les petits restaurants thaïs, les temples et les commerces à la Chinoise ! Je n’oublie pas les nombreux pépiniéristes égayant de leurs étalages fleuris un pays encombré et grouillant.

                                              Nos visas expirent le trois janvier, les autorités tolèrent 8 jours de débordement discret pour les navigateurs tels que nous qui souhaitons profiter, en partant, des mouillages du Nord- Est de Phuket island.

Notre premier arrêt est pour Hong Island et sa superbe grotte aux parois rocheuses hérissées de stalactites et bordées de dentelles de pierre. De petits échassiers d’un beau gris souris y ont élu domicile. En vol ils évoquent nos chères cigognes  et mettent une note amusante aux silhouettes végétales et rocheuses.

Le lendemain restera gravé dans nos souvenirs de ce coin du monde : Il est vrai qu’un paysage peut en cacher un autre, que l’époustouflant fait oublier le beau, mais…. je me sens incapable de susciter tant de magnificence dans vos imaginations. Le dédale, le labyrinthe nautique dans lequel nous allons à 2,5 nds, pour n’en rien perdre laisse sans voix. Je ne crains pas de dire que les Marquises inoubliables et bien qu’exemplatives puissent craindre les éventuelles comparaisons dont sont capables les grands amoureux d’une nature envoûtante, explosive et mystérieuse.

Monique

                                                 Nous quittons la Thaïlande 2 jours plus tard, depuis une baie du Sud de Phuket où nous passons une nuit. 1100 NM nous séparent de notre prochaine destination : le Sri Lanka ( Ceylan).