Le 04 janvier 2006
Nous voici tout au bout de l'Atlantique! à Colon, hier soir à notre halte à portobello nous avons roulé comme des perdus toute la nuit, impossible de dormir! Le site est pourtant beau et fut un important comptoir commercial au temps de la présence espagnole.


ce matin plus de vent pour la route! et à présent le vent est revenu dans le mouillage ,mais nous ne roulons pas! Nous avons commencé le chemin de croix des formalités: c'est extrêmement compliqué et pas très clair du tout,j'ai peur d'en avoir pour plusieurs jours et pas mal de dollars! nous avons appris que les cartes mastercard n'étaient pas prises ici, heureusement que nous avons aussi une visa! ensuite nous ferons le canal sur 2 jours , c'est du côté Pacifique donc que nous réparerons le gouvernail.

Sacré canal Le rendez-vous avec notre premier pilote était à 16 heures lundi 9 janvier.mais de retards en retards, c'est à 18h 30 que l'homme est arrivé pour nous donner le signal, lui-même l'ayant reçu par radio des grands manitous ! il fait nuit alors, c'est la noirceur totale comme disent nos amis canadiens venus nous aider. Donc avec nous à bord 2 couples quebequois et le pilote- équipage minimum imposé. Le nombre impressionnant de projecteurs au-dessus des 3 écluses montantes fait reculer la nuit loin derrière les quais. Première écluse très stressante, gros bouillonnement, tension extrême des cordages, énorme compression des pneus qui nous servent de défenses. Dans notre cas nous sommes trois de front derrière un énorme cargo : un remorqueur, un cata et CERS. Cette disposition allège notre tâche, seules les amarres de bâbord réclament notre vigilance. Nous arrivons à une grosse bouée d'attente sur le lac de Gatun vers 21 H. le pilote nous quitte après avoir dîné à bord.

après, c'est notre tour de manger, et minuit nos 6 paires d'yeux se ferment. Demain est un autre jour, oui, mais il y aura à faire c'est sûr. Il fait encore nuit quand le réveil sonne, juste un jus de fruit à 6 h du matin et la bouée larguée, le deuxième pilote nous guide : 4 H de navigation à travers le lac de Gatun : c'est un lac artificiel servant de réserve d'eau au fonctionnement des 6 écluses. La végétation est est luxuriante rappelant à s'y méprendre celle que nous avons observée en Guyane en 1995 . longue attente devant la première des trois écluses suivantes et descendantes. Impossible de ne pas respecter les horaires : les portes ne s'ouvrent pas.. Enfin après deux sas ( bien plus calmes) passés, la dernière et impressionnante porte s'ouvre, c'est le pacifique, l'inconnu total pour nous le point de non-retour pour les indécis.

13H30 mardi 10 janvier nous nous amarrons à une bouée de balboa yacht club près de panama city ou nous y restons 14 jours afin de réparer notre safran endommagé aux San-Blas. Le 24 janvier nouvelle manoeuvre de mise au sec avec le chariot du chantier pour remettre le safran ; manoeuvre préparée au maximum et rapidement menée. Nous voulons être aptes à naviguer dès le début de la marée descendante, et nous rendre 2 milles plus loin, à la playita de Amador ou sont les deux bateaux canadiens amis, compagnons de voyage pour les semaines et mois futurs.
L'approvisionnement étant très aléatoire tant aux Galapagos qu'aux Marquises, il s'agit de faire des réserves conséquentes avant de quitter panama. se sera notre tâche principale avec la préparation du bateau jusqu'au départ début février. Toute recherche de matériel et d'épicerie prend beaucoup de temps dans une ville inconnue. Heureusement l'entraide entre navigateurs compense agréablement nos difficultés à parler anglais ou espagnol d'une façon claire et fluide ! Mardi 31 janvier le plein de gasoil est fait (200 l dans le réservoir principal plus 9 jerrycans de 20 l. la pointe avant regorge de conserves bières et huiles dans les 2 coffres, de fruits et légumes dans les panières supérieures, enfin farine sucre café et riz sous la couchette de quart bâbord. Quelques bouteilles packs ou canettes sont dispersés un peu partout nous réservant de vrai fou rires lorsque après les avoir oubliés nous les retrouverons. Oui, bon vous êtes bien prépares, tant en vivres qu'en bon état du bateau mais en définitive qu'avez vous vu et visité en dehors des super marchers et des shipchandlers ?
 Nous avons parcouru la ville de colon en tous sens et en taxi et seulement par nécessite d'établir notre dossier de passage du canal. Autrefois cette ville a dû être agréable, ce qui reste de ses édifices et maisons en témoigne. Aujourd'hui les façades délabrées noires presque croulantes, les rues pleines d'immondices et de liquides fétides, les averses fréquentes incapables de nettoyer, je peux qualifier cette ville de repoussante.

Côte pacifique balboa réconcilie avec les agglomérations de ce coin du globe. Tout le quartier de balboa yacht-club est propre arboré magnifiquement l'herbe est tondue les routes entretenues la population agréable, le départ des américains n'est pas si éloigné. Le paysage côtier est varié, un tombolo avec route promenade relie la ville de panama avec deux îles boisées. Et sans interruption, Panama city avec ses grandes avenues ne possède aucun caractère la différenciant des autres agglomérations déjà vues. Seul le vieux quartier en pleine rénovation sera digne d'attirer les visiteurs. Nous y avons passe un dimanche agréable avec une visite parfaitement documentée du musée du canal. Jeudi 2 février à 16 H CERS, SAFINA (Jean pierre et Colette) et EST-OUEST ( Bernard et Christiane) pointent leurs étraves vers les Galapagos pour 8 jours de mer...
Monique.

Le CANAL : il mérite franchement une majuscule, c'est une réalisation grandiose et le franchir avec son petit bateau, perdu entre des immenses bâtiments de commerce, est une grande chance, et une expérience splendide et émouvante à la fois du point de vue technique que symbolique, je ne peux en dire plus, il faudrait un livre que d'autres ont déjà écrit. Le " hic " se sont les démarches administratives afin d'avoir son autorisation de passer ! long et compliqué, voire désordonné, mais ne pas essayer de couper à une démarche en dépit de ce que peuvent conseiller " les malins qui savent tout ", d'autre part l'expérience des autres est de peu d'utilité : nous avions eu plusieurs versions de ce qu'il fallait faire(y compris dans des livres très récents) et bien, nous avons à présent la nôtre, différente, donc inutile de la décrire en faisant 'le savant'. seules recommandations : avoir des taquets de pont très, très solides(ou les renforcer). ne pas faire l'économie des pneus servant de défense, il en faut 5 de chaque côté pour un bateau de 10 M..faire attention à la qualité des amarres qu'on loue à colon et que le loueur DOIT récupérer à Balboa( il essayera de vous charger du retour !!!) ouvrir bien grand ses yeux car il y a des moments délicats dans les écluses montantes, et aussi parce que c'est beau !!
Avaries :
1- le gouvernail, si vous êtes bon capitaine ce paragraphe ne vous concerne pas, si vous êtes comme moi, prêt à rêver à la beauté du paysage dans un splendide mouillage plein de cailloux des San-Blas, alors vous êtes " mûr " pour heurter une caye !! sans vitesse heureusement, mais le safran a touché, je me suis dégagé en force au moteur, occasionnant des dégâts au bois qui a éclaté en deux endroits ? Conséquence : 2 semaines d'immobilisation et 2 sorties du bateau pour démontage et remontage de la 'bête' que j'ai réparé seul et qui me semble au moins aussi solide qu'avant ! j'en ai profité pour remplacer les paliers 2- reacher, cette magnifique voile qui nous a rendu service dans le tout petit temps vient de se déchirer à nouveau, un peu au-dessus de la réparation précédente, elle est vieille et 'cuite' par le soleil, il faudra admettre qu'elle a 'fait son temps' vraiment dommage ! 3- frigo, c'est la dernière 'tuile' en date(avant hier), il vient de cesser de fonctionner, l'unité électronique de commande paraît en être la cause, il ne semble pas possible de trouver un expédient pour attendre d'en trouver une autre à acheter, en effet le moteur du groupe n'est pas alimenté en continu mais en alternatif généré par l'unité de commande. (tremper les bouteilles dans l'eau qui est à 29° n'est pas efficace non plus !)

le gouvernail réparé est remonté, nous avons changé de mouillage, plus joli eau plus propre, nous pourrons nous y baigner
le 09 fevrier...... VERS Les GALAPAGOS nous arrivons après-demain matin de bonne heure, en principe, et passerons l'équateur demain dans la matinée
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