Nouvelles du front!!!! Nous avons retrouvé notre bateau après 2 mois passés chez nous à profiter de nos enfants--petits et même arrière petits enfants!! et bien sûr la famille et nos amis, nous aurions aimé leur consacrer plus de temps, nous espérons n'avoir blessé personne par notre "presse", mais le temps est passé bien trop vite. Nous avons tellement fait la fête avec tous que nous venons de nous mettre sérieusement au régime ! Beaucoup de travail nous attend à présent pour améliorer et entretenir le bateau avant le prochain départ, mais avant le mois d'Avril nous allons aussi visiter et profiter de cette belle grande île.








le 30 Mars 2007
-----nous avons échappés à la menace cyclonique de la dépression tropicale BECKY, l'alerte est levée ce matin,elle traverse la NC plus au nord et s'est dégonflée, le vent est assez fort et il y à un avis de fortes pluies, ce sera tout, nous avons bien de la chance même si ce phénomène a perturbé quelque peu la vie du port! -----nous avons visité l'intérieur sur plusieurs jours, cette île est très particulière, rien de spectaculaire ni de flamboyant mais très attachante et à bien des égards, unique : les sols-la végétation-la faune et aussi certains paysages--si rouges!!vous connaissez. -----le bateau a été révisé, en espérant n'avoir rien oublié! le carénage sera fait la première semaine d'avril. ensuite nous naviguerons dans cet immense lagon jusqu'à la fin du mois. ------léger bémol: le génois que nous avons commandé n'est toujours pas livré!
JC
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6 mois en Nouvelle Calédonie
Oui, 6 mois moins 2 en métropole, 2 mois à recharger le coeur, 2 mois à se faire gâter, 2 mois épuisants pour le système digestif et pour finir 24 heures d'avion et 10 heures de décalage horaire à absorber. Inutile de dire qu'il faut plusieurs jours pour se recaler.
Le mois qui a précédé cette merveilleuse parenthèse ayant été occupé à préparer le bateau pour un éventuel cyclone, a fait que nous n'avons écumé que la ville et ces musées. Nouméa, ville relativement récente voit ses artères se couper à angle droit autour de la place des cocotiers, peu de cocotiers mais des flamboyants éblouissants ( décembre janvier février) et en nombre. Nouméa possède une base navale, un port de commerce ( le 2ème d'outre mer) et plusieurs marinas. Pendant la 2ème guerre mondiale quartier général pour la région des troupes américaines, elle croît aujourd'hui au rythme de l'exploitation du nickel.

Le musée de la ville fut notre première visite instructive. D'architecture coloniale, il retrace l'historique de la cité. Puis le musée de la Nouvelle Calédonie nous occupa toute une matinée. Consacré à l'archéologie et à l'ethnologie des populations océaniennes art et traditions sont largement représentés.
Encore quelques efforts, mon capitaine ne peut se promener que les travaux faits et bien faits. Il fallait aussi replacer tout ce qui avait été démonté pour rentrer en métropole. Restera le carénage à faire le plus tard possible. Enfin mi- mars, en voiture de location nous allons voir l'intérieur du pays. Une grande route longe presque totalité ses côtes du nord au sud ; 4 transversales en relient l'Est et l'Ouest.

Partant de Nouméa, nous " montons " par l'Ouest, c'est la côte sous le vent. C'est aussi la côte de prédilection des grands domaines caldoches, celle où le niaouli règne sur la savane. Descendant en pente douce des hauteurs de la chaîne qui partage la grande terre sur toute sa longueur, les paysages dénudes et austères du far West calédonien s'étendent jusqu'à la mer. C'est enfin la terre des fermes d'élevage (chevaux, bovins chèvres) et au Nord et au Sud de la chaîne les principales mines de nickel.

Dès l'aéroport de La Tontouta l'habitat est dispersé. Se suivent alors de nombreux villages groupés autour de la mairie, la gendarmerie l'école et quelques commerces. Bien sûr nous avons fait le détour par la "roche"percée " à Bourrail dont parlent tous les dépliants : c'est une falaise creusée de grottes et d'un tunnel percé par les flots prolongé par un énorme monolithe sculpté par les vagues ; un filon de quartz dur que la mer n'a pu attaquer. Quelques KM plus loin c'est Koné, chef lieu de la province du Nord et capitale de la province mélanésienne. C'est de là que part la 4ème transversale qui touchera la côte Est à Tiwaka.

Cette route, superbe, traverse la chaîne montagneuse ; dix ans ont été nécessaires pour sa construction. Elle enchante quiconque l'emprunte. Les rivières sont nombreuses et au fond de vallées profondes et mystérieuses. Les entrées de tribus se succèdent. La végétation luxuriante est variée au-delà de ce que je pouvais imaginer. Beaucoup, beaucoup de sapins, pins colonnaires, niaoulis encore et encore. Le niaouli résiste au feu et remplace peu à peu essences détruites par les incendies.

De belles fougères arborescentes aussi et au fur et à mesure que l'on progresse vers l'est les touffes de bambous sont de plus en plus nombreuses. De magnifiques tulipiers du Gabon, abondants, mettent de la couleur et éclairent les verts de leurs fleurs rouge sang. Cette 4ème transversale est plus qu'un lien entre les 2 côtes. Les échanges sont appelés à se multiplier : le climat de la côte Est, idéal pour les cultures maraîchères et fruitières nourriront demain les populations de la côte Ouest.

Notre programme étant de passer la nuit à Poindimié sur la côte Est, nous avons le temps de " monter " jusqu'à Hienguen et ses roches dominées par ce joli petit village perché sur un promontoire. Il faut alors et absolument prendre le temps de faire les quelques 300 Km de piste conduisant à un panorama des plus spectaculaires.

En effet la vue s'étent des roches multi dentelées et noires de lindéralique à l'océan. Prés du rivage et les plus connues sont les masses grises de la " poule couveuse et du Sphinx. Leurs silhouettes, d'une ressemblance saisissante, marquent l'entrée d'une vaste baie au fond de laquelle, Hienguen se cache, elle et sa petite marina. La redescente de la côte Est commence ici pour nous. Le Nord restera livresque dans nos mémoires avec son monde sauvage et isolé, ses mines abandonnées, ses pistes désertiques et ses massifs côtiers dénudés. Notre route longeant la côte échancrée et rocheuse est superbe.

De nombreux motus garnissent l'horizon ; sable blanc, mer turquoise, et pins colonnaires sont présents, fidèles à enchanter notre imagination. La route traverse comme promis les jardins annoncés : bananiers, manguiers, caféiers,mais aussi de nombreux bambous en font une portion gourmande et ombragée contrastant avec celle plus au nord et qui elle serpente le long des prairies à élevage. Enfin, à Houaïlou il faut quitter l'océan et rejoindre Bourail. La fin de notre ballade arrive trop vite. Un déjeuné casse-croûte à Bouraké en bord de mer et avec des alizés plus que soutenus ( violents même)sera notre dernière halte et nous fera traverser une région d'élevage intensif.

C'est là le domaine des " broussards " calédoniens à la silhouette de cow-boy. Le goût de la promenade nous est resté et 8 jours plus tard, c'est pour le parc de la rivière bleue que nous relouons une voiture. Il faut bien contenter le mousse aussi !!!!!!! Ce parc de 9000 ha est un vaste espace naturel protégé où rivière bleue et rivière blanche se disputent la plus belle renommée. Les zones de forêt humide et celle de maquis minier avec leurs vestiges d'exploitation en font un site d'une variété peu commune à l'origine d'une flore endémique abondante et diversifiée comme d'une faune super protégée. C'est le cas du cagou, emblème du pays dont les 300 individus du parc représentent la réussite prometteuse de mesures ultra sévères. Cet oiseau ne vole pas et ne pond qu'un oeuf par an, d'où sa grande vulnérabilité.

Les plantes carnivores (Néphentes et Droséras) nous ont donné l'occasion de belles photos comme le grand Kaori avec ses 2m70de circonférence et ses plus de 10 siècles d'âge. Très peu de fleurs (ce n'est plus la saison !) Nous rentrons par le lac de barrage de Yaté, le plus grand réservoir de l'archipel, retraversant une dernière fois ces paysages typiques du grand sud avec ses collines de latérite rouge sang couvertes de savane grise et de bosquets de niaoulis argentés et marquées par les pistes minières plus claires. Notre tour dans le lagon étant subordonné à la livraison de notre nouveau génois, enfin, mi-Avril, tout devient possible et pour 10jours.
Nous ne partirons pas de nouvelle Calédonie sans voir l'île des Pins. Ce fut notre premier but. La traversée du canal Woodin un vrai régal au petit matin et un arrêt d'une nuit dans un mouillage de la baie de Prony suffirent à nous ré amariner. D'autant que la plupart du temps le trajet se fait toujours vent debout..75 miles contre Les alizés. L'île des Pins, ses pins colonnaires, ses plages de sable blanc éclatant, la couleur de son lagon sous le soleil tropical en justifient sa réputation d'eden. La beauté des rivages rocheux est réelle. J'ai par dessus tout aimé sa baie de Kanuléra, toute proche de notre mouillage dans la baie de Kuto. Plusieurs promenades jusqu'à la ville(Vao) ou vers le seul boulanger nous ont fait traverser une forêt de " Bugni "pluri centenaires, forêt sombre tourmentée inquiétante et envoûtante du genre de celles que les sorcières affectionnent ! Vus aussi des filaos ficus au tronc clairs et kohus. Aussi sur le bord de l'eau des mancenilliers et des cocotiers. Enfin sur l'île et les îlots environnants les pins colonnaires au milieu desquels il suffit presque de cligner des yeux pour imaginer les dinosaures dont ils étaient les contemporains !!!!! Ancien bagne aux nombreux vestiges' l'île des pins ne peut décevoir.

Mais il faut rentrer sur Nouméa et penser au calendrier. Nouvel arrêt dans la grande baie de Prony sur la grande terre, baie que nous pénétrons entièrement cette fois, pour passer 2jours dans celle du, carénage et d'où remontant la rivière du même nom, nous faisons une belle rando. Nous avons rarement marché trempés ou écrasés de chaleur comme ce jour là, mais que le sentier était beau facile et varié ; traversant maquis minier, forêt humide (avec même une liane parasite à fleurs superbes et rouges: l'Amyéma) ou savane à niaoulis. Enfin une mangrove sur les berges découvrant à marée basse délimite les rivières et le fond de la baie. Notre dernière escale en baie de Prony fut pour l 'îlot Casy et là encore j'ai adoré. Prolongement de la grande terre cet îlot de 40ha culmine à 45m et possède un exemple de chaque paysage de sa grande soeur. 3 sentiers pédestres les font découvrir ; nous traverserons ainsi une forêt de cycas et pins colonnaires, un maquis minier, une forêt humide côtière et bien sûr de nombreuses plages ombragées de filaos. Le 25 avril nous revoit à Nouméa pour les dernières formalités et courses. Après beaucoup d'hésitations, nous ne ferons pas le Queensland australien mais remonterons le Vanuatu peu vu en septembre octobre 2006 avant de mettre le cap sur Darwin par le détroit de Torrès. Ces 4 mois effectifs à Nouméa nous aurons beaucoup apporté et pour ma part, je ne suis pas prête d'oublier l'accueil spontané et chaleureux des épouses de militaires, brodeuses de point de croix avec lesquelles j'ai passé de nombreuses demi-journées. Je regrette de les quitter si vite. Ce pays est beau et attachant et si mon récit peut paraître pauvre et peu documenté (ce que j'assume) c'est que je ne veux parler que de ce que j'ai vu. On ne peut tout voir, un tel voyage est constamment fait de choix et de compromis. Donc le 3mai nous larguons les amarres de Port Moselle, passons une nuit dans la baie de Port Boisé dans le sud, afin de franchir la passe de la Havanna à l'étale de marée haute, et après 20h d'une mer houleuse et chaotique pour cause d'alizés musclés nous arrivons à 6h du matin le 5 à Lifou la plus grande des îles Loyauté. Repos et promenade sont seuls au programme !!!!!!!!

Comme ses soeurs Lifou offre aux visiteurs des kms de plage au sable immaculé où toutes les nuances de bleu rivalisent de beauté. Lifou se festonne aussi en de multiples endroits de falaises escarpées aux grottes immenses et s'habille de forêts profondes. Ses habitants sont d'une grande gentillesse,souriants ils se racontent et sont fiers de parler de leurs projets comme ce kanak créant une vanilleraie ou cet autre recherchant les discussions constructives sur l'évolution possibles de son pays. Il faut maintenant aller vers d'autres îles ,d'autres horizons et conserver précieusement tous les cadeaux que nous aura offerts la Nouvelle Calédonie.
Monique.

18/06/2007
Nous voilà en Australie: nous avons franchi ce matin la grande barrière de corail,entre 7 et 8,30 h, sans rien voir sauf la silhouette de raine island dans une légère brume réduisant la visi à peu. il faut dire qu'en cet endroit il y a surtout des récifs à fleur d'eau, peu visibles--- vive l'électronique, quand elle fonctionne--- le vent est tombé dans la nuit et la mer est calme à présent mais les 2 derniers jours ont été très éprouvants. encore une nuit avant thursday island et l'entrée en australie du nord. le petit pilote autohelm 2000 a lâché dans la nuit d'avant hier,il n'en reste qu'un!! car le pilote principal (hydraulique) est mort il y à 15 jours, ce qui nous pose de gros problèmes.
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