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NEIAFU  (Tonga-groupe vava'u).

 



                   Circulez, il n'y à rien à voir....... Presque une semaine que nous sommes solidaires d'un corps mort face à Neiafu ville principale du "Vavu'u group ", un des 3 archipels des Tonga et nous cherchons en vain quelque chose qui nous retienne. Il pleut il vente, le niveau de vie  semble être au plus bas et la saleté règne en reine.
                   Pourtant hier soir nous avons gravé dans nos mémoires une soirée surprenante chez des locaux confectionneurs de pavillons tongais , fidjiens et autres. Sans pouvoir être à aucun moment accusé de mensonge un certain Lifo a réussi le tour de force de nous faire avaler une assiette de poulet thon, saucisses, bananes plantain cuits des heures avant (donc froides) et arrosés de " cava " à discrétion pour 25 " panga " par personne (1 panga= ½ $ US.) Le cava étant un liquide grisâtre fait d'eau et de racines de cava mâchées par les femmes et filtré (il semble qu'ici il ne serait pas mâché mais malaxé !!). Préparé le jour même il est inoffensif. Il ne s'alcoolise qu'après fermentation. Il faut en plus le boire sans respirer et sous les claquements de mains de l'assistance. Assis par terre en tailleur nos jambes engourdies auront de la difficulté à se déplier.

 


                Nous espérons beaucoup de l'avenir météo. Nous voulons du ciel bleu, peu de vent, et une mer baignable. Certes elle est fraîche mais est aussi habitée par des êtres qui ne nous aiment pas vraiment : requins dans les lagons, méduses ici. Je n'ai pas parcouru tant de miles pour ça !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 


                Pourtant et afin d'être honnête je dois ajouter que, s'il avait fait beau, nous aurions pu voir des baleines et leurs petits car c'est ici qu'elles viennent mettre bas, nous aurions pu admirer des bénitiers géants qui sont  en grand nombre ; nous aurions pu aller voir plusieurs sépultures de princes et princesses car nous sommes dans un royaume, mais le coeur n'y était pas.
               Nous avions prévu 15 jours à Neiafu, nous larguons notre bouée au bout de 11 jours et nous avons fait un effort.  460 miles encore pour les Fiji et sans doute sans amélioration notable si nous en croyons les prévisions. Mais je ne demande qu'à me tromper.



                                                                                                

 

 

Traversée Tonga/Fidji

                                          Je n'avais pas eu l'intention de dire quoi que ce soit sur ce petit parcours de 460 Nm, mais il y a des " vécus " que l'on ne doit pas passer sous silence.
                                          4 jours d'océan donc pour rejoindre l'étape suivante. Au début, 2 jours d'une bonne météo avec la capture d'un barracuda d'un mètre quarante pêché en pleine nuit : nous avions oublié de rentrer la ligne au coucher du soleil. Ensuite ce sont 30 M d'un énorme cordage de 40 Mm de diamètre, que notre hélice a croché obligeant Jean-Claude à plonger pour la dégager. Ce cordage repose maintenant sur le roof, bien lové et arrimé. Voila pour les 2 jours tranquilles ! Ensuite un front par ici, une dépression par-là, et c'est le coup de vent qui nous soufflera du 35 Nds dans le 120 et puis arrière. Nous rentrons la grand voile et réduisons le génois jusqu'à n'avoir plus qu'un mouchoir de poche. C'est qu'il faut négocier ces énormes vagues et ce qui est le comble, ralentir pour ne pas arriver de nuit à Suva, port d'entrée aux Fidji, sur l'île de Viti Levu. Notre pilote semble aussi être au maximum de ses  possibilités. Il travaille  et consomme beaucoup.
En dépit de nos efforts nous sommes arrivés à 3heures du matin !!!

                                          Fidji

                                          L'escale de Suva est pour tous une escale technique. Il faut beaucoup marcher, beaucoup demander, beaucoup se tromper avant de trouver l'homme qui révisera notre survie ou le fonctionnaire habilité à percevoir notre taxe pour le ministère de la santé. Dans ce cas précis nous avons vécu à nouveau nos démarches pour le canal de Panama. Les jours s'écoulent alors un peu bizarrement mais passent. Cela aussi fait partie du voyage.
              

   

 

                         Avant de quitter notre mouillage nous décidons de partir en autobus et à l'aventure le long  de la côte Est que nous ne verrons pas en bateau. Dommage que le dimanche ait été le jour disponible ; tout était fermé et c'est une bourgade en sommeil que nous avons visitée..rapidement car nous prenions le bus de retour dès la fin du repas. Je ne regrette pourtant pas notre escapade, nous avons vu l'intérieur : les massifs montagneux sont ici habillés d'une végétation dense, fournie et peu variée semble-t-il. Je suis surprise par le nombre important de tulipiers d'Afrique en fleurs, groupés, magnifiques. Je ne regarde pas la route, leur conduite à gauche me provoque des frayeurs. Les rivières sont nombreuses, les ponts, fréquents, sont étroits, faits de planches de bois transversales et juste ce qu'il faut de longitudinales pour le passage des roues du bus. La route n'est goudronnée qu'à ses extrémités. Entre les deux, de la piste, des travaux et de la poussière qui nous recouvre peu à peu.

 


                                        Les réparations urgentes et l'entretien effectués, nos capitaines décident de partir, longer Viti Levu par l'Ouest jusqu'à Laukota sur la côte Nord . Nous faisons une brève escale dans une baie de la petite île Beqa après 30 Nm, juste le temps pour Jean-claude de remonter une petite bonite à bord de Cers alors que je m'apprêtais à attraper l'ouvre boîte. Le lendemain à 3 heures du matin cap sur la côte de la grande île pour un arrêt à Momi. Baie charmante après 15 heures de mer et la capture d'une coryphène. Baie charmante faite de collines rondes et pelées. Une mangrove nous fait craindre une soirée de moustiques. Le lendemain au bout de 30 Nm se sera Laukota et ses feux de chaumes de canne à sucre. Chaque nuit le vent tourne et nous dépose les scories noires et collantes sur nos bateaux. Le paysage a de nouveau changé, il redevient montagneux au loin et rapidement industriel sur la côte et à proximité de notre escale. La ville de Laukota offre peu d'attraits si ce n'est celui d'être commerçante, mais là encore c'est la pluie incessante monotone et fraîche qui contrarie notre volonté de continuer. D'abord le plein de gasoil à 6 Nm puis une nuit dans une île proche de la passe de sortie du lagon barrière très éloigné d'ici et nous partirons vers le Vanuatou (Nouvelles Hébrides.

 


                                        Les Fidji méritent un arrêt c'est sûr. Nous aspirons quand même à retrouver cocotiers sable blanc et eaux cristallines.

                                                                                                       

 

VANUATU
                                              Port VILA sur EFATE
                                            
                                    Vent de force 6 à 8 jour après jour, nuit après nuit. Le peu de courant, contre la mer déjà houleuse et creuse la rend capricieuse et légèrement croulante. Il y a  des situations dans la vie auxquelles on ne s'habitue jamais. C'est le cas aujourd'hui. Mais me dira-t-on, vous y êtes de votre plein gré, alors, ..supportez et souriez. Oui, c'est vrai, mais tous les documents nous annonçaient un bon courant favorable nous donnant des ailes vers notre but dans l'Ouest.

 


                                    Encore un petit effort, les formalités faites,  notre dîme payée, Cers solidaire d'une bouée, nous nous réjouissons de la quiétude du mouillage entre la grande île Efaté et la petite Iririki. Les deux berges très boisées créent un environnement de détente et abritent de nombreux oiseaux. Port Vila est une petite ville agréable et commerçante, c'est la capitale du Vanuatu et à ce titre, elle concentre la partie la plus active de la population, souriante, aimable et colorée. Notre meilleur souvenir sera une fin d'après-midi avec un groupe de locaux de l'île voisine (Tanna) s'essayant au " dîner-spectacle " !!!!!  La troupe, naissante, (nous étions à leur 2°soirée) nous a offert 2H de  leur folklore, danses et mets typiques.

 

 

 


                                     La navigation vers la Nouvelle Calédonie avec ou sans escale est courte mais le plus souvent avec du vent debout. Il importe donc de la faire entre 2 périodes d'alizés, forts à cette époque. Le calme relatif sera de toute façon de courte durée.
                                     Nos hésitations nous ont coûté un faux départ et une semaine supplémentaire d'attente. Nous en avons profité pour nous offrir tous les 4 un tour de l'île instructif et agréablement commenté.

 

 

 

 

Plusieurs arrêts ont allégé le long trajet en mini-bus et, successivement une dégustation de fruits locaux (pamplemousses, papayes, bananes et noix de coco), une attaque de guerriers alors que nous nous rendions à un village reconstitué. Alors que nous progressions à couvert de la forêt tropicale, supposés effrayés par nos guerriers armés de piques et vêtus de feuillage, nous observons tour à tour une case ( murs et toiture faits de feuilles de pandamus tressés avec des brins de bambous.) .un banyan centenaire servant d'abri pendant les cyclones, une place avec un exemple de four à pierres creusé dans le sol et son organisation pour cuire les aliments alors enveloppés dans des feuilles de bananiers ainsi qu'un trou aménagé pour la conservation des réserves aliment.

 

 

 

 


                                    Enfin, dimanche 15 octobre, 5H du matin au lever du jour, nous quittons Port Vila et la bouée. J'aurais peur de lasser en parlant de nos 3 jours de mer et de notre météo -maous-costo----mais ce fut dur et les heures ont paru longues jusqu'à ce que nous entrions chercher un peu de calme dans le lagon de Nouvelle-Caledonie en y entrant par la passe de Yate. La fin de parcours nous a réconciliés avec l'eau salée, le " Caillou " de terre rouge latéritique et de végétation dense est magnifique. Un grain noir et puissant a quand même pimenté notre atterrissage, de nuit, et complètement perturbés par la confusion entre les éclairages urbains et les bouées lumineuses du chenal.
                                    Depuis, bien amarrés au ponton de la marina de Port Moselle, nous coulons des journées bien remplies et ce jusqu'au début mai avec fin 2006,un intermède de 2 mois chez nous à ST Cyprien. Ceci est mon dernier coucou affectueux avant de longues semaines à terre.
                                                                                                                       Monique.

 



Le grain de sel du capitaine

Nous venons d'atteindre la grande halte qui marque la fin de notre deuxième partie du voyage, cela ne s'est pas fait sans peine -Monique en a parlé- je n'y reviens pas !
Depuis  St Cyprien  nous avons parcouru  15723 NM, il nous en reste encore 11000,c'est  peu dire que nous ne sommes pas encore arrives !
C'est dire aussi que nous avons beaucoup de préparation à faire et de plaies à panser----sur le bateau, bien sûr---- mais l'équipage se trouvera bien d'un grand repos et d'une petite révision !
Cette deuxième partie nous a coûté :
------------le safran du gouvernail endommagé (réparé à panama)
------------un réfrigérateur.
------------un chauffe-eau
------------le reacher éclaté
------------deux déchirures dans la grand voile
-------------le bris de la ferrure de nez de grand voile (celle qui s'articule sur le vît de mulet)
-------------le sondeur
-------------le bris du support de l'alternateur supplémentaire.
-------------la réfection de la pompe eau de mer du moteur
-------------la mort du petit ordinateur de table à carte (ibm)
-------------une avarie moteur très ennuyeuse par les soucis et le temps passé ( de l'eau dans les cylindres et le carter en raison d'un siphonnage intempestif -anti siphon bouché-)
Ceci pour les avaries les plus importantes.
Nous allons rester 6 mois en marina (cher !!) et revenir retrouver enfants, petits enfants(et arrière petit.) famille et amis de France, c'est un bonheur que de pouvoir le faire.
Ensuite nous " briquerons " le bateau pour qu'il soit en mesure de nous ramener à la maison en début d'été 2008 ; en attendant le mois de mai prochain et le départ vers l'Australie (encore 1500 Nm de cet océan pacifique qui paraît ne jamais finir), nous essayerons de profiter de la Nouvelle-Calédonie, de ses splendides lagons, des sites merveilleux entrevus sur les documents et de ses îles associées.

Tonga Fidji
© 2009